samedi 11 novembre 2017

Le retour de la clé de 12

J'ai pas mal dérivé dans ma façon de pratiquer la moto depuis mes jeunes années. Normal, me direz vous le temps ne s'est pas gêné pour passer. Mais quand même, il était temps que je le réalise. Passe encore l'habitude que j'ai prise de ne plus sortir que quand il fait beau, facile aussi de comprendre le plaisir qu'il y a de dormir dans un bon lit a l'hôtel plutôt que de se casser le dos en dormant à même le sol, mais réaliser que j'envoie maintenant ma moto chez le concessionnaire pour faire une simple vidange, ça m'a foutu un gros coup à l'ego.
Tu ne pousserais pas le bouchon un peu trop loin mon p'tit gars??


Profitant du temps pourri qui sévit ce week-end et pour un peu redorer ma réputation de motard j'ai décidé de faire moi même l'entretient de ma Honda et comme du temps ou je roulais en 125 j'ai passé plusieurs jours couché sous la moto, les mains couvertes de cambouis. Une véritable cure de jouvence.
Si je me rappelle bien, à l'époque j'ai toujours bricolé mes bécanes, je roulais en moto, j'entretenais ma moto et pis c'est tout. Le bel esprit de ma jeunesse s'est progressivement envolé et si je ne fait rien aujourd'hui pour stopper l'hémorragie, dans quelque temps vous allez voir que je vais payer quelqu'un pour les faire rouler à ma place. Et vous auriez tort de croire que ne plus vouloir sous-traiter le boulot d'entretien n'est qu'une préoccupation financière, il y a de l'éthique la-dessous. Une moto tu ne poses pas tes fesses dessus juste pour te rendre d'un point A à un point B, comme si tu prenais le bus. Quand tu es sur la route c'est symbiose obligatoire entre toi et ta machine, une cervelle, une moto, on pourrait presque parler d'humain augmenté. Alors vu sous cet angle, amener ta bécane à réviser comme si ce n'était qu'un vulgaire tas de boulons, alors que toi seul peux lui rendre tout l'amour qu'elle t’a donné, c'est carrément pas bien.
Une fois que tu as bien théoriser toutes ces belles pensées, tu n'as plus le choix. Comment ne pas se lancer dans l'aventure avec tout l'enthousiasme qu'il faut pour dévisser, vidanger, régler, nettoyer, remonter, le tout sans jamais avoir envie de tout casser renoncer même quand une des toutes premières vis, celle qui tient le carénage, refuse catégoriquement d'obéir. Mais heureusement je suis vacciné maintenant contre ce type de situation, et je fini toujours par avoir le dernier mot. Je lui ai changé tous ses fluides vitaux à ma titine. L'huile bien sûr, mais aussi le liquide de frein et celui du circuit de refroidissement. A la poubelle les vieilles bougies et le vieux filtre à huile. Et je ne parle même pas du nettoyage en profondeur que j'ai pu lui faire une fois qu'elle était toute nue. Alors après plusieurs jours de contorsions sous la bécane au moment ou je n'ai plus eu qu'à fixer le dernier boulon, celui qui tient le dernier bout de carénage, Je me suis trouvé plutôt fier de moi.
Tu ne serais pas en train de redevenir un vrai biker toi??
Reste plus maintenant qu'à aller tester tout ça sur la route, mais quand je jette un coup d’œil sur le ciel je me dis que ce n'est pas encore pour tout de suite. Retour à un esprit motard plus authentique ne signifie pas non plus aimer se geler les cacahouètes sous la flotte.

"The full monty"

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