vendredi 15 septembre 2017

Salon Alpes Aventure Motofestival

Je n'ai jamais eu d'attirance particulière pour les rassemblements. Les concentrations, les festivals, les salons ne m'attirent pas beaucoup même lorsque la moto y est à l'honneur. Trop de monde regroupé pour une même passion, et le syndrome du supporter de foot me vient rapidement à l'esprit. Ça me bloque, je l'avoue.



Mais en proposant le tout premier salon du voyage à moto, le staff de l'Alpes Aventure Motofestival savait sans doutes qu'il allait réveiller le baroudeur qui sommeille dans chaque motard. Même moi je n'y ai pas été insensible c'est vous dire. Et s'il y avait encore quelques indécis, l'endroit choisi pour cette manifestation a surement fini de les convaincre... Barcelonnette, dans la vallée de l'Ubaye. On ne pouvait rêver meilleur terrain de jeu pour se faire plaisir avec sa moto.
Me voilà donc jeudi matin sur le parking de l'immeuble à batailler avec mes tendeurs pourris pour essayer de faire tenir deux malheureux petits sacs sur Harlette. Quand je pense que dans quelques heures nous serons au salon du voyage à moto, et que nous allons surement côtoyer des mecs équipés pour faire le tour du monde, la situation est surréaliste et me rappelle ma jeunesse quand je partais camper avec ma CB125 Honda.

Voilà ça c'est fait... J'ai finalement gagné mais les fringues de ma chérie seront surement broyées
Inutile de dire que les bagages ne seront pas défaits avant d'être devant l'hôtel. Une fois partis, je décide de prendre l'autoroute jusqu'à Vif pour ne pas infliger trop de temps de roulage à Marie. Elle est en pleine convalescence, elle sort tout juste de presque 4000 kms de roulage moto cet été et tout ce qui touche de près ou de loin à ce moyen de transport la rend tout de suite un peu nerveuse. J'ai choisi la D1075 pour poursuivre, elle traverse le Trièves, passe par Lus la Croix Haute, suit pendant un bon moment le Grand Buech avant de tourner à l'est sur Gap puis Barcelonnette. Mais surtout elle présent l'avantage de ne pas passer pas très loin de Chichilanne, (j'adore ce coin) petit village dans lequel je connait un restau sympa qui fera pour un moment oublier à Marie les "good vibrations" et les décibels du Vtwin américain.

"Au Gai soleil du Mont Aiguille" pas difficile à trouver c'est le seul (photo Marie)
Après Gap on remonte la vallée de l'Ubaye. On sent rapidement qu'on passe dans autre monde. Celui là il est plutôt en 3D par rapport à Lyon. Et puis quand au sortir d'un virolo tu tombes nez à nez avec le lac de Serre-Ponçon qui se prélasse quelques centaines de mètres en contrebas tu as intérêt a prévoir un arrêt photo car sinon tes potes ils ne te croiront jamais quand tu leurs parleras de la couleur bleu fluo de la flotte.

On doit être nombreux à avoir cette photo, vu le nombre de motards arrêté (photo Marie)
Il est encore tôt dans l'après midi quand nous arrivons à Barcelonnette, ce qui nous laisse le temps de visiter la ville et de nous interroger sur l'omniprésence de référence au Mexique dans ce coin des Alpes. La ville aurait elle été envahie par les Mexicains dans le passé? Hé bien non c'est même carrément l'inverse. Dans la deuxième moitiés du XIXème siècle de nombreux d'habitants de la vallée ont émigré là-bas pour faire fortune. Un certain nombre a réussi et plusieurs sont même revenus au pays et se sont offert de riches demeures. Je dois mon érudition toute récente sur la région à la visite  très inintéressante du musé qui se trouve à l'entrée du parc ou se déroulait le salon. Je vous le dirai plus tard mais le samedi après-midi j'ai mélangé sport et culture, la nature ayant décidé de nous montrer qu'il pouvait pleuvoir aussi copieusement dans le sud.


Mais vendredi matin le temps est encore superbe. Les cols mythiques de la région nous appellent. Il y a une ballade (parmi toutes les autres bien sur) qu'on doit faire absolument quand on est dans ce coin des alpes. Il faut monter au col de la Bonnette, (une fois là-haut, on peut même grimper à pied tout en haut de la cime de la Bonnette), redescendre par la vallée de la Tinée jusqu'à la ville de Saint Sauveur sur Tinée et revenir à Barcelonnette en suivant la D30 puis la rivière le Var, et finir par le col de la Cayolle. Je ne vais pas vous saouler avec des descriptions de paysage à tomber par terre, même pas vous raconter comme c'est sympa quand on suit ces petites rivières,coincées entre deux versants de montagnes, non,  juste vous montrer quelques photos et vous dire que ma passagère pourtant moyennement accro à la montagne à moto a été enchantée de cette virée et serait même prête à réitérer l'expérience sur un roadtrip plus long pourvu qu'il ne fasse pas froid (c'est noté Marie)

C'est par ici que tout commence (photo Marie)

Dans ce coin des Alpes il y a tellement de motards que tu passes ton temps le bras en l'air (photo Marie)

La route de la Bonnette... le col lui est quelques dizaines de mètres plus bas, ce n'est pas le col qui est le plus haut d'Europe mais la route.

photo declicphoto.net

photo declicphoto.net

photo declicphoto.net

Si j'avais su qu'il y avait un (ou une) photographe sur le bord de la route dans la montée qui conduit au col de la Bonnette j'aurais peut être accéléré un peu l'allure histoire de ne pas avoir l'air d'un gros poireau...Trop tard. Il (ou elle) est placé(e) à un endroit stratégique et peut faire plusieurs prises de vue avec des cadrages différents sans même bouger!!! Du 100% pro.
La boucle fait entre 150 et 200kms mais vu la gueule de la route faut prévoir du temps, surtout si comme nous vous aimez vous arrêter prendre des photos, voire manger au restau.


Certains osent même emmener leur petit compagnon à quatre pattes!!!

Pendant ce temps, le salon lui a ouvert ses porte en début d'AM, mais pour le moment nous roulons. J'irai quand même y faire un saut en soirée pour me faire une petite idée de ce qu'on peut y voir. J'avais un peu étudié la météo avant de venir et je savais que le samedi ne serait pas des plus ensoleillé, la journée était donc réservée à la visite du salon. Samedi matin donc visite de ce premier salon du voyage à moto. Il commence à y avoir pas mal de bécanes à l'entrée et une jolie miss nous interroge pour savoir d’où nous venons et sur quel type de machine nous roulons. C'est comme ça que j'apprendrai plus tard que je faisait partie des 7% arrivés sur "autres marques". J'ai tout de suite trouvé l'ambiance sympa, pas prise de tête. Il y avait des accessoiristes, histoire de monter sur votre moto tout ce qui peux faciliter la vie d'un motard en voyage (chez Givi par exemple) voir même la transformer en machine à traverser le monde (chez Touratech). Les constructeurs aussi étaient de la partie: Honda, Triumph, KTM, Kawa ont mis à la disposition des visiteurs une partie de leur gamme, fallait juste s'inscrire avant pour pouvoir essayer. Il y avait des voyagistes spécialisés en roadtrip moto, et surtout, deux vrais baroudeurs et leur machine, Mélusine Mallandeur et Luc Cotterel. Tous les deux avaient un film en compétition, mais malheureusement samedi matin la projection n'a pas pu se faire dans de bonnes conditions, c'est bien dommage car le peu que j'en ai aperçu avait l'air bien intéressant. Vu que la matinée n'était pas si mauvaise que ça coté météo, je me suis décidé à réserver un petit essai chez Triumph, sur le roadster T120 qui m'a séduit dés que je l'ai vu (j'aime le look rétro pour les motos). Bon ok on est loin de la moto faite pour les expéditions lointaines, mais pour cruiser dans la campagne le nez au vent ça doit le faire. J'ai rendez vous à 14h00 au stand triumph pour la découvrir.

La Bonneville T120 c'est avec elle que je vais faire un tour cet AM

A 13h00 il commence à pleuvoir à Barcelonnette, et ça ne va pas en s'arrangeant. A 13h30 je sors de l'hôtel, Marie est restée bien sagement au sec dans la chambre. Arrivé au stand Triumph, je veux faire comme tout le monde, photo sur la moto que je vais essayer, et tiens pourquoi pas un selfie avec Mélusine... Et bien j'y crois à peine, j'ai laissé mon téléphone à l'hôtel, et c'est trop tard pour aller le rechercher. Y'a des jours je me mettrai bien des grandes baffes. Je n'aurai aucune photo à vous montrer de cet essai héroïque. Et quand je dis héroïque ce n'est pas exagéré. Moi qui ait pris l'habitude de sortir quand il fait beau (privilège de retraité) je vais devoir rouler sur une moto que je ne connais pas (et qui ne m’appartient pas) dans des conditions plutôt mauvaises. Dés les premiers tours de roue je mesure le problème. La pluie est soutenue, les routes sont étroites, sinueuses, glissantes. Le mec du staff  Triumph qui ouvre devant avec sa Tiger ne semble pas gêné du tout par ces inconvénients. Moi en 5 ou 6 ème position, je rame (et ça pourrait presque être pris au premier degré). On prend la direction du col de la Cayolle. Au bout de 5 minutes, il y a déjà une bonne centaine de mètres entre moi et la tête du peloton. derrière ça s'impatiente. Bon j'ai des excuses hein!!! La moto que je ne tiens pas à fracasser, la pluie, le fossé à droite et cette p....n de poignée de gaz hyper réactive (commande ride-by-wire oblige) tout ça me paralyse un peu. Ça ne loupe pas je me retrouve rapidement tout seul, avec trois mecs derrière moi qui doivent se demander si je vais enfin réussir à passer la seconde... Grand moment de solitude donc, sur que je vais me faire pourrir à l'arrivée. Après une petite vingtaine de minutes qui me paraissent interminable, je mate sur la droite une troupe de bécanes à l'arrêt, c'est mon groupe, il m'attendent, y'en a qui fument leur clope, je me demande même si certains n'ont pas eu le temps de graisser leur chaine!!!
Bon personne n'a rien dit de méchant, de toutes façons dans ce cas là tu te fais discret, tu invoques innocemment la buée sur ta visière, tu peux même dire que tu testais la stabilité à basse vitesse. Mais bon personne n'a été dupe, mon aisance sous la pluie tend vers zéro, et devinez quoi... au retour c'est marrant ils m'ont placé en dernier du groupe...
Et la moto dans tout ça? Même si je n'ai pas eu bien le loisir de l'apprécier, elle m'a beaucoup plu. J'ai aimé sa facilité de prise en main, et puis elle freine bien (faut dire que comparée à ma Harley). La poignée d'embrayage est hyper douce, elle ne vibre pas du tout pour un twin. Coté puissance, reprise et tout ça, je trouve que ça ressemble à ma Harley, mais attention je n'ai pas fait le mariole, donc ça ne peut être que meilleur. Elle est équipée de deux cartos d'origine (pluie et route) ABS, et puis elle a des jolis chromes qu'il faudra nettoyer après chaque sortie pluvieuse...
Pour nous le salon se terminera ce soir car  nous devons rentrer sur lyon Dimanche. Juste le temps de faire un tour au musé de L'Ubaye (que je recommande) et le retour par la route Napoléon. Le temps est plutôt fraichou dimanche matin, et les nuages bas qui rampent le long des flancs de montagnes, s'ils ne sont guère engageant, sont du plus bel effet. Nous prendrons juste un peu de pluie vers Grenoble. Nous connaissions un peu la vallée de l'Ubaye pour y être passé en revenant d'Italie, mais cette fois nous avons pris le temps de découvrir la région, et vous savez quoi? Ça donne l'envie furieuse d'y revenir et d'en faire bien plus encore. Sur que cette destination fera partie d'un futur trip, en 2018 surement.





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