vendredi 4 août 2017

L'Espagne et le Portugal

Si l'Europe était une famille, le Portugal serait le cousin délaissé, celui qu'on voit rarement parce qu'il habite très loin. Il est bien sympa, mais avec son caractère discret et son apparente modestie, au moment de choisir une destination de voyage on lui préfère souvent ses bouillantes cousines l'Espagne ou l'Italie.


Alors cette année c'est décidé, on va stopper cette injustice. Et même si au passage nous profiterons des chaudes soirées hispaniques, nous pousserons le voyage un peu plus loin. Porto est une jolie ville, pas très éloignée de Molinasceca, village natal de la maman de ma chérie, et la vallée du Douro vaut parait-il le détour.



La descente
Vendredi 4 aout
La grande glissade vers le sud ouest de la France est entamée. Ce ne sera pas une descente style super-G. Nous, nous sommes plutôt adeptes du slow ride. Alors du côté de Brive-la-Gaillarde on s'est trouvé un petit Relais Motard perdu dans la nature, c'est vert,  c'est bucolique et les patrons sont accueillants. Titine a eu droit à sa place dans leur garage perso, juste à côté d'une Fatbob rouge sang. Soirée cool en perspective, nous ne sommes pas encore à fond.



WE du 5-6 août
Nous quittons ce matin la ville d'Allassac et le relais motard si sympa. Le couple qui le tient (le domaine du Garavet), vient juste de reprendre l'affaire après 14 ans de vie sur l'ile de la réunion. Bonjour le  changement de vie. Nous on fini par  lever le camp car nous sommes attendus du côté de Toulouse pour l'apéro. Pas question de traîner en route, il est déjà 9h00 quand je prend la décision qui me fend le coeur, on va prendre la A20. L'autoroute à moto ça te retire une bonne partie du plaisir de conduire. Ce ruban de bitume sur lequel sont lancés des centaines de voitures à la queuleuleu me fait souvent penser à une espèce de jeu, la règle, s'imposer, ne jamais perdre sa place dans le flot... Si tu hésites un instant les autres le remarquent tout de suite et tu peux considérer que tu as perdu. Nous aurons droit quand même à des tronçons relativement plus calmes, dans ces moments là tu peux enfin te détendre un peu, lire les panneaux sur le côté et prendre ainsi conscience de tous les jolis villages, les sites historiques à côté desquels tu es passé sans même les apercevoir.
Nous passons le WE chez nos amis qui habite ici dans le Tarn. C'est la première fois que nous posons nos roues par ici. Avec les Pyrénées en arrière fond, les possibilités de ballades sont immenses. Nous devons reprendre notre route demain matin, et comme aujourd'hui le temps n'était pas terrible nous avons visité Lourdes. Difficile de donner un avis objectif de cette ville, surtout lorsque les choses de la foi vous laissent indifférent. De nos jours et depuis le milieu du XIVème siècle la ville à vu son histoire bouleversée par l'apparition de la Vierge à la jeune Bernadette Soubirou, depuis ce sont des milions de chrétiens venus des quatre coins du monde qui viennent en pèlerinage dans cette ville. Les rues sont transformées en supermarché de la bondieuserie et des cortèges de pèlerins handicapés convergent le soir vers la basilique et sa célèbre grotte ou se seraient produit des guérisons miraculeuses... Ambiance spéciale, mais nous avions envie de voir celà par nous même. Comme nous n'étions pas malades nous n'avons pas pu vérifier l'efficacité de ce petit pèlerinage, encore que, le soir même mon Samsung a fait sa mise à jour logicielle vers Nougat 7.0 si c'est pas un signe ça...



Lundi 7 août
Nous quittons nos amis pour une grosse étape. Nous devons dormir ce soir à Burgos. La route que nous avons choisie passe par Bielsa, Ainsa, Jaca, Pamplona et Logrono. Ça fera quelques 500 kms, dont les 150 premiers en petite route de montagne, un vrai chalenge pour nos fessiers. Comme prévu la première partie du voyage nous fait découvrir de beaux paysages de montagne (on traverse les Pyrénées tout de même) mais pas que. Une fois passé en Aragon, ce sont aussi les jolis villages médiévaux perchés sur des collines, la ville d'Ainsa en est un bel exemple. Après Pamplona le chemin de St Jacques de Compostelle suit souvent la route, et on aperçoit fréquemment les groupes de pèlerins qui marchent tranquillement vers leur destination finale, encore éloignée à ce stade d'environ 700 kms. En moto je suis étonné des longs tronçons de route quasi déserte, c'est très plaisant malgré ce mal aux fesses qui  commence à nous embêter. Nous arrivons finalement à Burgos et nous décidons d'y rester deux nuits ça nous fera un jour pour visiter la ville et ça nous permettra de soulager nos arrières trains.









Mardi 8 août
Je ne sais pas si vous aimiez l'histoire dans votre jeunesse, mais moi je me souviens qu'à l'école c'était plutôt ma bête noire. Je n'ai jamais été fan de ces longues suites de dates de bataille ni des exploits guerriers de tous ces rois, qui s'appelaient toujours soit Louis, soit Henri ou Philippe. Mais ça c'était avant. Avant de vivre avec Marie. Elle l'histoire de nos ancètres ça lui plaît,  mais le plus fort c'est qu'elle arrive à me faire aimer à moi aussi ce que je détestais naguère.  Ça tombe bien car aujourd'hui c'est journée libre, et nous allons la passer à visiter les vieux quartiers de Burgos. En Espagne et dans cette ville, côté histoire, il y a de quoi faire. Alors nous avons visité la belle cathédrale gothique, n'oubliez pas que Burgos est sur le parcours du chemin de St Jacques, la statue de Rodrigo Diaz Vivar, mais si vous connaissez, Le Cid, dont la vie a inspiré ce cher Corneille, le château qui domine la ville, où plutôt ce qu'il en reste vu que les français ont tout fait sauter en 1812 en se retirant. Le monastère de Las Huelgas, dans lequel a grandit Blanche de Castille,  vous savez la mère de Saint Louis...
Ahhhh que ça fait du bien d'étaler sa connaissance toute récente. Si seulement l'histoire m'avait été enseignée de cette façon. Et pour finir une petite exposition photo de Salgado, de quoi rouler moins bête demain matin. Parlons en de demain. On se dirige droit sur Molinaseca, petite ville dans laquelle Marie a passé une partie de son enfance, et là-bas nous y resterons une semaine, de façon à assister aux fêtes du 15 août qui sont paraît il "muy bien".





Mercredi 9 août
Depuis le début de notre voyage j'ai des soucis pour dimensionner nos étapes. Un coup il y a trop de kms, un coup pas assez de tronçons roulants, ou bien les deux à la fois. J'aurais volontiers parier sur le parcours d'aujourd'hui tant je le trouvais idéal. Une distance totale de 300 kms, une grosse ville sympa, Léon, en plein milieu pour une bonne pause restau, et une route pas trop sinueuse avec peu de circulation. Mais voilà c'était sans compter avec la nature, qui nous a fait ses caprices.
Une température au matin d'à peine 12°C et un vent de travers très fort qui nous ont rendu le trajet moins sympa que prévu. Et pourtant, sans ces contretemps, je suis sur que je tiens là un bon compromis fatigue, chemin parcouru.
La route aujourd'hui est certe un peu pénible avec ce vent, mais nous avons du soleil et ça c'est trop bien. Nous alternons de la nationale route avec des portions d'autoroute sans toujours comprendre comment nous sommes passés de l'une à l'autre. De toutes façons, les deux voies sont si proches que l'on peine à comprendre pourquoi avoir rajouter une voie rapide à cette belle nationale. D'autant que cette autoroute n'est ni très fréquentée ni payante...
Nous arrivons à Léon vers 13h00. Pile poil pour la pause repas. Eh bien pas ici!!! Arriver au restau avant 14h00 voir 14h30 étonne beaucoup le serveur qui nous fera patienter une bonne heure le temps que le service se mette en place. Va falloir s'habituer au décalage horaire. La fin du parcours se fait sans problèmes hormis  ce vent froid plein travers qui me fait tanguer sur ma voie au grand dam de ma passagère. La route est vraiment roulante et se faufile entre les champs de tournesols c'est juste dommage nous soyons un peu trop tard dans la saison et qu'ils aient perdu leur belle couleur jaune. De temps en temps la route nous met nez à nez avec un grand taureau noir perché sur une colline pelée par le soleil, un cliché c'est sûr, un peu comme le français et son béret. Nous allons passer une semaine dans la maison de mes beaux parents à Molinaseca, l'occasion de ressentir le pays de façon plus authentique.


WE du 12 13 Août
Escapade Castillane
Cela devait arriver, Marie à jeté un oeil sur une carte de la région et s'est aperçue que deux villes intéressantes, Zamora et Salamanque étaient à portée de moto. La première est surtout réputée pour sa richesse architecturale en art roman, la seconde pour le rayonnement de son milieu universitaire à travers les âges. Voilà pourquoi ce matin, à l'heure où sortent les pèlerins, nous sommes sur la moto, cap au sud, et à la fraiche comme on dit, car vu la couleur bleue du ciel je pense que l'après midi va être chaude. Nous empruntons pour l'occasion une petite route qui relie le village de Molinaseca à la ville d'Astorga, route qui suit pendant près de 30kms un bout du "Camino Francese", le chemin de St Jacques de Compostelle, omni présent dans la région. Nous connaissons un peu ce tronçon pour l'avoir arpenté à pied il y a quelques années. C'est aussi ici qu'une partie du film de Coline Serreau "St Jacques... La Mecque" a été tourné. Il faut dire que les paysages du Haut Bierzo sont très beaux et se prêtent autant à la photo et à la rando qu'à la moto. Après Astorga la route devient beaucoup plus droite et les paysages bien plus monotones, nous sommes sur les hauts plateaux brûlés par le soleil, il ne doit pas pleuvoir souvent par ici...
Sitôt arrivés à destination et redevenus touristes nous entamons la visite du quartier historique de Zamora, la ville tient ses promesses, il y a du château, de l'église romane, et même du pont d'époque. Le lendemain Salamanque sera encore plus éblouissante, ils n'étaient pas avares de construction à cette époque. La ville compte en son sein l'une des plus vieilles université d'Europe, à égalité avec Cambridge, Paris, et Bologne. Nous avons fait les touristes toute la journée, grimpé des centaines de marches visité des dixaines d'églises, on a même cherché pendant un bout de temps la grenouille perchée  sur un crâne lui même  caché dans la déco du fronton de l'université, ça permetrait parait il de réussir ses examens.
Dimanche AM on reprend le chemin de Molinaseca, afin d'y passer les fêtes du 15 août dernière étape avant de partir sur le Portugal.














Disgression
C'est fou chez les Espagnols ce besoin de mettre autant de panneaux d'interdiction et de fin d'interdiction de doubler sur les routes nationales. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'une volonté humaine. Après tout chaque pays est libre d'organiser sa lutte contre la mortalité routière comme bon lui semble et interdire le dépassement dès que nécessaire est surement une mesure efficace. Mais après quelques 1500 kms de pratique sur le réseau secondaire, je ne peux pas imaginer un instant que le nombre et la fréquence d'implantation de ces panneaux soient l'œuvre d'un être humain. Souvent une petite cinquantaine de mètres seulement sépare les interdictions des fins d'interdiction, ce qui fait que même avec un véhicule puissant, il est impossible de doubler dans le créneau autorisé. Non pour moi il s'agit d'autre chose. Je pense plus à une espèce de contamination, un genre de champignon qui se développe dans le pays et qui s'étend inexorablement.
Je sais bien que la tendance serait plutôt à la diminution de l'utilisation des pesticides, mais là les gars il y a urgence... Va falloir traiter.


Les 14-15-16-17 août
La fête au village
Molinaseca, c'est le village dans lequel Marie a passé ses vacances d'été en compagnie de ses cousins et cousine lorsqu'elle était gamine. Elle avait envie cette année de me faire découvrir les festivités organisées mi août.
Les fêtes du 15 août en Espagne sont  bien plus suivies que chez nous. Eles durent 4 jours, et mêlent ferveur religieuse et chaudes soirées dansantes. Si on ajoute à cela le flux et le reflux continuel des pèlerins à travers le village, on a une idée de l'ambiance qui règne ici. Dès le 24 au matin la folie s'empare des habitants, elle ne cessera que le 17 au soir, enfin on espère. Il y a les soirées animées par un orchestre, un différent tous les soirs, des processions et des messes, des bandas qui sillonnent le village, et cette année un spectacle pyrotechnique bien réussi, "El Diablo de fuego". Le point d'orgue de ces manifestations, c'est la bataille de l'eau qui a lieu traditionnellement le matin du 17 août, lorsque les jeunes distribuent le chocolat qu'ils ont fait pendant la nuit. Pour ça, on inonde le centre du village avec l'eau de la rivière qu'on détourne, et on se balance des grands sceaux pleins d'autres glacée à la figure. C'est cette coutume qui a fait la réputation du village depuis bien longtemps. Une bonne douche glacée ça va vous réveille un fêtard plus surement qu'une bandas... Malheureusement cette année, à cause d'une sécheresse qui dure depuis des mois, le niveau de l'eau dans la rivière est au plus bas, et la mairie a décidé d'annuler cette partie de rigolade. Info de dernière minute, le comité des fêtes de Molinasceca s'est débrouillé pour improviser une après midi "Fiesta de la Agua" avec les moyens du bord, canon à mousse et bornes d'incendie.
Toutes choses ayant une fin, demain nous prenons la route à destination de Porto pour y passer une petite semaine.












Vendredi 18 août

C'est la dernière grande étape du voyage. Celle qui va nous conduire jusqu'à Porto. Nous avons rendez vous la bas à 18 h00 ce qui nous laisse un peu de temps pour flâner en chemin. Ce n'est pas legenre d'info qu'il faut me donner avant le départ, j'ai déjà tendance à me trainer et à m'arrêter souvent...
La première partie du voyage se passe à merveille. La route est toujours aussi désertée par les Espagnols qui préfèrent l'autoroute qui est toute proche et gratuite je le répète. Nous suivons les gorges du Rio Sil paysage très sympa de vallées escarpées recouvertes la plupart du temps par la vigne. Cette région du Haut Bierzo est aussi un paradis gastronomique, et je me suis promis d'y revenir l'année prochaine en voiture (oui vous avez bien lu) de façon à pouvoir ramener du jambon, du vin, du fromage... En haut d'un col nous faisons une pause photo le Rio Sil qui coule plus bas est juste superbe. C'est en revenant sur le parking que nous avons vu la stelle... à la mémoire de tous les motards qui ont perdu la vie sur cette route. Ça plombe un peu l'ambiance. Du coup en repartant je conduit sagement. En sens inverse, en montée donc, les mecs en bécanes eux ne doivent pas avoir vu ce monument. Ça roule en meute (il y a une fête de la moto à La Bañesa) et ça ne fait pas semblant. Des mecs en sportives pour la plupart, genou à terre et qui prennent même le temps de te saluer. Ils sont joueurs les gars ici.
Nous, nous continuons notre petit bonhomme de chemin et j'arrive même à me tromper de route, ce qui nous vaudra une petite rallonge d'une soixantaine de bornes. Quand on aime hein!!! Du coup nous stoppons dans la ville d'Ourense pour manger, nous rejoindrons le Portugal par la côte. La frontière Portugaise on se la fait en milieu d'après midi. Le temps passe vite et je commence à penser que nous serons en retard au rendez vous, heureusement la chose que j'ignorais et qui va nous sauver la vie, il y a une heure de décalage avec l'Espagne dans le sens qui nous arrange.
moi j'aborde ce nouveau pays avec enthousiasme jusqu'à ce que je me mette une deuxieme fois par erreur (ou par manque de signalisation claire) sur l'autoroute. Et là bien évidemment je m'aperçois qu'elle est payante après qu'un gentil panneau invite tous les vehicules étrangers à se signaler. On fait une photo de la plaque d'immatriculation et après à chaque fois que tu passes sous un portique "gling" tu mets du pognon  dans la tirelire portugaise!!! Hé oui nous ne sommes plus en Espagne. Comme nous avons gagné une heure ma chérie a eu envie de visiter Viana de Castello, une ville en bord d'océan qui a, comme son  nom ne l'indique pas une belle église en haut d'un promontoire. La petite pause est la bienvenue car il fait vraiment chaud et nous commençons à fatiguer. En repartant nous voilà de nouveau en retard, alors direction l'autoroute et ses portiques... Gling et regling, mais là c'est moi qui ait décidé.
Nous sommes arrivés devant l'immeuble ou nous attendait la dame de la location à l'heure pile. Dois je mentionner qu'une fois à la porte je n'ai pas pu la contacter car mon portable était totalement déchargé? Faut il aussi avouer que nous avons du aller boire une bière et quémander un peu de courant dans un bar pour enfin pouvoir faire signe à cette brave Marlène qui avait repéré la moto en bas de l'immeuble et nous cherchait partout?






19-20-21 aout
Nous sommes à Porto depuis trois jours et je n'imaginais pas vraiment visiter la ville à moto. Non juste nous ballader un peu et prendre quelques clichés sympas que j'aurais distillé sur Facebook pour faire râler les copains. Mais même ça ce n'a pas été facile à faire. Porto est une ville bâtie sur des collines et traversée par une rivière le Douro. Mais surtout cette ville est un nid à touristes. Il y a un monde de folie ici et circuler avec un véhicule est un défi, même à moto. Le réseau routier ne facilite pas non plus les choses, le quartier historique est sillonné par un million de petites routes pavées (en mauvais état) et même le GPS de mon Samsung s'emmêle les électrons. Alors on s'est aventuré une fois pour faire une photo avec le pont Dom Luis en arrière plan et puis c'est tout. Nous avons laissé titine en bas de l'appartement et utilisé le métro. C'est promis demain on t'emmène faire un tour.




Mardi 22 Août

Nous nous sommes réveillés ce matin avec une envie de voir la mer... Enfin l'océan pour être précis. Marie s'est souvenue d'une publicité aperçue au cours de l'une de nos ballades, ça disait un truc du genre; Aveiro la Venise du Portugal...
Aveiro c'est une ville qui est le long d'une lagune, elle n'est qu'à 70km au sud de Porto, nous y avons passé notre dernière journée portugaise. Au début du XIXème siècle  cette ville vivait surtout de la pêche et de la production de sel mais aujourd'hui c'est le tourisme qui fait tourner l'économie. Les "moliceiros" les barques qui servaient naguère à récolter une algue fertilisante, transportent maintenant les visiteurs, le long des canaux. Les façades de maisons sont souvent carrelées avec des "azuleros" de couleur vives, c'est très bien pour les photos. L'océan est juste derrière et avec les kms de plages disponibles on doit même pouvoir poser un coin de serviette dans le sable. Bon nous, nous n'en avons pas, et la bronzette dans le sable avec un blouson et un casque c'est pas trop top me dira Marie... C'est marrant comme je sens une petite pointe de lassitude dans sa voix.











23 24 25 août
Le retour au bercail, le debriefing.
Sur la route du retour alors qu'il faut refaire en sens inverse le chemin parcouru depuis 3 semaines, j'ai tout le temps qu'il faut pour penser. Penser au voyage que l'on vient de faire, aux personnes qui ont croisé notre chemin, aux difficultés rencontrées. Bref je me fais mon petit debriefing perso que je soumettrais plus tard à Marie. J'imagine d'ailleurs qu'elle fait la même chose de son côté. C'est bizarre cette situation, être collés l'un à l'autre et ne pas pouvoir se parler. Mais parlons du retour. Nous sommes en phase tous les deux. Si nous aimons toujours autant partir, la perspective de revenir chez nous ne nous déprime pas du tout. Par contre j'ai la fâcheuse tendance à ne rien organiser pour cette dernière partie de voyage. C'est Marie qui m'a alerté en me faisant percuter que reprenant son boulot bientôt, il fallait penser à quitter Porto sans tarder vu qu'on avait quand même 1500 kms de route à s'avaler. Alors nous avons roulé, longtemps sur les routes les plus rapides, les autoroutes, on s'est planté souvent, j'ai quelque fois râlé après ce p....n  de Google Maps qui réagi toujours trop tard. Les routes que nous avons empruntées ne resterons pas dans les annales, nous avons fait au plus efficace. Il y eu tout de même ces 60 petits kms de route (OU533) juste après la frontière portugaise entre "A Gudiña" et la ville de "A Rua". Ils resteront un moment de pur plaisir, avec un tracé de rêve sur un macadam presque parfait, le tout dans un décors superbe. C'est cette route que nous avions ratée à l'aller en passant par Orense. Et puisqu'on parle de route, je l'avoue, c'est vraiment dans la région de Castille et Leon, que nous avons eu le plus de plaisir à rouler avec la moto. C'est le côté sauvage de cette partie de l'Espagne qui nous a enchanté, avec ses paysages qui alternent plateaux brûlés par le soleil qui rappellent par moments le Colorado, avec des paysages de montagne comme ceux des gorges du Rio Sil ou du Rio Minho. Si on rajoute à ce tableau la visite de villes comme Burgos, Salamanque ou Zamora qui on si bien su mettre leur patrimoine historique en valeur, c'est clair que cette région restera le coup de coeur du voyage. Et le Portugal dans tout ça? Ah là c'est un peu différent. Si la ville de Porto est incontestablement plaisante à visiter, il faut pondérer ce jugement par le fait qu'il y a vraiment énormément de touristes (comme nous!!!) et français de surcroît (encore comme nous). Hors s'il est un truc qui me désespère lorsque je voyage à l'étranger c'est de me retrouver entouré par mes compatriotes. Vous allez me dire qu'évidemment lorsqu'on voyage au mois d'août il faut s'attendre à ce genre de problème. Oui, mais pas que, il y a aussi le fait que le Portugal est devenu le pays d'expatriation préféré des retraités français à qui le gouvernement portugais offre de nombreux avantages pour qu'ils viennent vivre dans le pays. Ils amènent avec eux les désagréments habituels d'une arrivée importante de personnes à fort pouvoir d'achat, pression touristique, hausse des prix, difficulté pour les  résidents à se loger. Bref tout ça se ressent et même si visiter des villes comme Porto ou même Aveiro plus petite, reste plaisant, les allergiques au tourisme trop pesant que nous sommes s'en lassent assez vite. N'allez cependant pas croire que nous regrettons notre escapade lusitanienne, encore une fois Porto est une jolie ville et les portugais que nous avons rencontrés se sont montrés très charmants. Juste qu'il aurait fallu venir à une autre période, mais nous avions rendez vous avec les fêtes du 15 août à Molinaseca. J'aurais pu préparer un peu mieux nos trajets afin de ne pas systématiquement nous retrouver sur les autoroutes et souvent dans la mauvaise direction. La densité de population autour de Porto m'à paru importante, et nous avons échoué à trouver des routes sympas ou il aurait fait bon rouler. Sans doutes aurait il fallu s'éloigner beaucoup plus de Porto et du littoral qui agit partout comme un gros aimant à touristes. Voilà donc quelques considérations à prendre en compte pour le prochain trip. Il reste quand même une grande règle que j'avais un peu oublié, lorsqu'on programme la visite d'une capitale, ou même d'ue grande ville, c'est rare que l'on puisse s'en extraire rapidement, donc impossible de pouvoir profiter à la fois de la cité et de la nature...
Sur le plan technique je suis fier de ma passagère copilote qui a supporté ce voyage de presque 4000kms sans faillir. Sans elle (et Google Maps) je serais toujours dans les échangeurs portugais. La moto? Elle a tourné comme une horloge, et ça malgré les fortes chaleurs que nous avons subies. Le pilote? Heureux, nous avions déjà fait quelques voyages moto à l'étranger avec Marie, mais jamais d'aussi longs, jamais tous les deux. Le problème depuis notre retour, c'est que je pense sans arrêt au suivant... Et là ça présente tous les symptômes de l'addiction.


6 commentaires:

  1. Je ne sais à quelle date vous faites la vallée du Douro mais Clause et Denise doivent la faire également je ne sais à quelle date ?
    mais pas en moto ???
    je vous souhaite un bon séjour et profitez en bien.
    Bisous

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    1. Nous ne savons pas encore avec précision quand nous serons là-bas. Et puis ça dépendra du temps qu'il restera, la priorité étant donné à la visite de Porto.

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    2. ça à l'air vraiment chouette votre parcours profitez en bien.
      Dommage d'avoir ces petites douleurs.
      Mais je pense que la ville de Porto doit être très intéressante.
      Quand à Claude et Denise c'est fin octobre qu'ils font la vallée du Douro.
      Bisous

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  2. Donc parfait vous restez une semaine vous allez pouvoir faire de belles ballades et Alain va améliorer son espagnol!!!
    Je vous souhaite bon courage pour le nettoyage de la maison.
    Mais pensez à vous reposer.
    Bisous

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    1. Pour améliorer mon espagnol il faudrait que les gens d'ici y mettent un peu de bonne volonté en parlant moins vite par exemple...

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  3. il faut leur dire de parler plus doucement.
    Je suis sûre que la fête sera magnifique !!!
    Surtout prenez des photos.
    gros bisous

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